=?iso-8859-1?Q?Education_et_lib=E9ralisme?=
Francois-Rene Rideau
fare@tunes.org
Mon, 20 Dec 1999 17:22:18 +0100
On Sat, Dec 18, 1999 at 06:17:36PM +0100, JF Martinez wrote:
> Actuellement l'éducation nationale par le biais de la sectorisation
> (une idée de 68) mais pas seulement comporte plein de mécanismes
> destinés a assurer l'ascension sociale des fils de profs au détriment
> des autres. Et j'ai trop souvent vu quand j'étais enfant le prof
> utiliser sa chaire pour endoctriner les jeunes esprits et essayer de
> faire en sorte qu'ils votent "bien" une fois adultes. De quel droit
> mettait-il l'école du contribuable au service de ses idées?
>
> Bref l'education nationale a cessé d'être un service public et s'est
> mis au service d'une caste.
Si encore elle était au service d'une caste, au moins, elle agirait de
manière cohérente et efficace! Mais, tirée par une multitude d'intérêts
privés contradictoires, prise en charge par des politiciens démagogiques
qui ne veulent froisser aucun des lobbies les plus actifs, elle n'est
qu'une machine énorme à gâcher les fonds publics et à abrutir la jeunesse.
Certes, d'aucuns arrivent à mieux s'en tirer que d'autres; certes, des
mèmes parasites sepropagent qui tirent parti de l'injustice de la situation
et l'encouragent en retour. Mais le corps professoral n'est qu'un des
nombreux acteur du drame, et c'est un acteur qu'il est impossible d'éliminer
des problèmes d'éducation. S'il ne faut pas désespérer de la nature,
s'il y a possibilité d'améliorer le système éducatif, alors il faut
trouver une analyse plus large que la seule opposition enseignants/public.
Or, le problème est aussi et surtout dans la centralisation complète
de tout l'enseignement dans les mains de l'Etat; dans de telle condition,
le système est aussi fragile que sa seule tête, qui est celle d'un
politicien devant sa réélection à sa popularité; une fois institués
par un politicien ou un autre, les privilèges accordés aux enseignants,
personnels, éditeurs, groupes de parents d'élèves, sont gardés
par une administration grandissante, jalouse de sa raison d'être,
la centralisation même et la gestion des "droits acquis". Le fait que la
facture soit décentralisée ne fait d'ailleurs qu'accentuer la
déresponsabilisation des autorités (celui qui décide n'est pas celui qui
paie). Une telle construction se prête fort à favoriser les lobbies,
et à délaisser l'intérêt général.
Le libéralisme propose une solution: libéraliser l'éducation. Que
l'éducation soit libre, et que l'Etat laisse chacun décider de l'éducation
de ses enfants, comme élément essentiel de la liberté de conscience.
A la grande rigueur, s'il est concevable que l'éducation soit en partie
l'affaire de tous et non des seuls parents (après tout, les enfants sont
des futurs citoyens et partenaires des contribuables), alors que l'argent
ainsi prélevé soit redistribué aux familles, éventuellement sous forme
de "chèques éducation" pour qu'elles l'utilisent selon leur idée. Que,
pour ne pas violer leur conscience, les contribuables ait la possibilité
de payer à la place les institutions de leur choix.
Fini, le diplôme d'Etat avec programme d'Etat dans les ecoles d'Etat.
Chacun citoyen responsable de sa propre éducation, chaque parent
responsable de celle de ses enfants. Que le plus concerné choisisse.
Et si l'ambition égalitaire est qu'un diplôme d'Etat comme le baccalauréat
soit décerné à la plus grande partie possible d'une classe d'âge, fusse
quitte à le vider de sa substance éducative, alors le meilleur moyen est
encore de décerner le carton ambitionné à chaque nouveau né (ou nouvel
immigrant, selon).
Quelques pointeurs:
http://membres.tripod.fr/Alex22/f-bastiat.htm
http://people.netscape.com/ccardiff/
PS: A propos de professeurs influençant le vote des élèves, ce qu'il est
heureusement interdit de faire de manière explicite, il me semble que
selon le principe que nul ne saurait être juge et partie, les personnes
recevant leur subsistance de l'Etat devraient ne pas avoir de droit de vote:
cela inclut au moins tous chômeurs, fonctionnaires (et donc les enseignants
actuels), paysans subventionnés, militaires, et autres, tous ceux qui
recevraient plus de l'Etat qu'ils ne paient d'impôt. Y compris les élus
eux-mêmes, donc.
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