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Francois-Rene Rideau fare@tunes.org
Wed, 15 Mar 2000 16:10:43 +0100


Comme promis, je ne réponds pas sur membres@aful.org où cette discussion a
commencé, mais sur cybernethique@tunes.org.
Pour ceux qui ont manqué le début, il s'agit d'une empoignade au sujet
de l'effet négatif des brevets, dans l'industrie pharmaceutique autant
que dans l'industrie du logiciel.

>>> Donc la y a un malaise: on a plein de traitements hors brevet pour
>> l'Afrique
>>> et très peu couteux: pourquoi les Africains n'en bénéficient-ils pas ?
>>A cause des brevets et de la sécurité sociale.

> Peux tu expliquer le raisonnement qui te fait dire que la sécurité sociale
> et les brevets empêchent les Africains d'avoir accès à la quinine, alors
> que c'est un générique très fabriqué et que l'offre est abondante ?

C'était expliqué dans le paragraphe précédent, mais comme d'habitude,
tu ne lis pas les arguments, et te contente de réagir sans réfléchir
aux conclusions avancées.

Des institutions de ce genre créent un marché protégé qui incitent
les industriels à investir dans la santé pour pays riches
(revenus garantis quelques soient les prix), au détriment de la santé
pour pays pauvres (hauts risques, faibles marges).
Il n'y a pas que la fabrication qui compte. Il y a aussi le marketing,
la distribution. Pourquoi investir dans de coûteuses infrastructures
en Afrique pour des produits à faible marge, quand on peut avoir des
infrastructures protégées en Europe pour des produits à haute marge?

Les brevets sont inventés pour leurs effets incitatifs bénéfiques.
Qu'on regarde aussi leurs effets incitatifs maléfiques,
et qu'on fasse la somme.

> Moi ma réponse est que c'est parce que ce marché n'est pas solvable,
L'est-il intrinsèquement, quelque soient les lois?
Dans ce cas la, c'est triste à dire mais il n'y a rien à faire.
Si les africains sont si peu productifs qu'ils ne peuvent pas
payer des médicaments à bas prix qui peuvent leur sauver la vie,
alors ils ne peuvent compter que sur la générosité des étrangers
(NON, l'impôt n'est pas de la générosité), sachant que cette
générositée est divertie par des dépenses protégées somptuaires
pour la santé desdits étrangers.

Dans tous les cas, le protectionnisme divertit les capitaux
vers les marchés protégés, au détriment des autres.
C'est tellement évident, que c'est à en pleurer.

> que par ailleurs les pays du
> G7 n'ont aucune envie de voir la population africaine
> augmenter par une baisse de la mortalité.
Ce n'est pas aux pays du G7 de se soucier de la population africaine.
Par contre, c'est à eux de ne pas soutenir des régimes affreux, et
de ne pas freiner le développement de ces pays par des mesures
protectionnistes (tarifs douaniers inégaux, contrats léonins, etc).

[ François-René ÐVB Rideau | Reflection&Cybernethics | http://fare.tunes.org ]
[  TUNES project for a Free Reflective Computing System  | http://tunes.org  ]
I know that most men, including those at ease with problems of the greatest
complexity, can seldom accept even the simplest and most obvious truth if it
be such as would oblige them to admit the falsity of conclusions which they
have delighted in explaining to colleagues, which they have proudly taught to
others, and which they have woven, thread by thread, into the fabric of their
lives."		-- Tolstoy