[APRIL] Re: Lib?ralisme
Francois-Rene Rideau
fare@tunes.org
Tue, 21 Mar 2000 03:06:48 +0100
>> le concept [de "travail social moyen", comme tous les concepts marxistes
>> de moyenne] suppose une économie statique, homogène dans l'espace et dans
>> le temps, pour qu'il puisse y avoir un concept pertinent de moyenne.
>
> Excepté le fait que Marx n'a pas sorti ce concept de sa tête
SI justement. Toutes ces notions de MOYENNE, complètement bidon,
sont le fondement de l'oeuvre de Marx, qu'on ne retrouve pas ailleurs
(non pas que les autres socialistes valent mieux).
>> Alors qu'ils avaient depuis longtemps une mesure: les prix.
>> D'ailleurs, Marx s'empresse de décréter arbitrairement l'équivalence
>> magique entre coût, "valeur d'usage", et prix, non sans avoir copieusement
>> insulté ceux qui usaient justement de concepts comme ceux de coût,
>> valeur estimative, et la valeur appréciative.
>
> Faux. Pour Marx la valeur d'usage s'estompe au profit de la valeur
> marchande.
Ah bon? Ou ça? Marx voulait au contraire détruire cette valeur
marchande. Il a décrété arbitrairement que la valeur d'usage d'un produit
équivalait magiquement au coût de production ouvrière, et en déduit
que tout "plus-value" engrangée par un patron est injustifiée.
> La valeur d'usage a plutôt servi de mythe à ceux qui
> souhaitaient la rétablir, par une planification décretant en lieu
> et place des acteurs sociaux -les "vrais"
> besoins; d'où mise en place d'un système totalitaire.
Mais c'est Marx qui l'assène à tout bout de champ comme une réalité
objective accessible à l'économiste par la planification totalitaire.
Or, rien n'est plus faux. Il n'y a pas de valeur d'usage objective,
et la théorie de Marx est du coup complètement nulle autant que criminelle.
> Pour Marx ce qui domine dans la marchandise c'est son caractère
> indistinct et interchangeable.
Hypothèses complètement gratuites et ne correspondant aucunement à la
réalité. Il n'y a pas d'interchangeabilité objective; ce n'est qu'un
jugement subjectif qui peut aboutir pour chacun à des estimations
grossières d'équivalences entre services.
>>> interchangeable.
>> Ah l'interchangeabilité! rêve de tous les totalitaires,
>> et cauchemar de tous ceux qui les subissent.
>
> Mais ce caractère interchangeable de la marchandise c'est
> précisément également
> le principe sur lequel s'appuie l'économie bourgeoise.
N'importe quoi. D'abord, le terme "économie bourgeoise" fait pitié
tellement il sonne faux et creux. Les échanges économiques existaient
avant l'existence de villes et de bourgeois. On sait que le commerce
en méditerranée florissait durant le néolithique.
Ensuite, les théories libérales nient tout caractère objectif
d'interchangeabilité a priori qu'un tiers pourrait déterminer.
Ce n'est que l'appréciation subjective de chaque participant qui peut
décider des taux d'interchanges relatifs auquels chacun est prêt à
souscrire dans des échanges envisagés.
>> La théorie marxiste s'applique difficilement à quoi que ce soit;
>> Du début à la fin, c'est du bidon, du BIDON, de la propagande,
>> de la religion, de la superstition, de l'imposture intellectuelle,
>> de la pseudo-science, justifiant le meurtre en masse au nom d'une guerre
>> sainte. J'invite quiconque en doute à lire Marx, dont les oeuvres
>> sont disponibles sur l'Internet, par exemple, depuis le CHPE:
>> http://fare.tunes.org/books/chpe.html
> Il me semble que tes propos t'aveuglent car ta critique est
> elle-même religieuse dans sa formulation.
Non. La religion consiste à poser des dogmes a priori.
J'invite au contraire chacun à se faire une opinion a posteriori.
Les textes des uns et des autres sont disponibles (les plus récents,
pas en-ligne, à cause de ces sâletés de copyrights). Il n'y a pas
d'excuse pour ne pas avoir au moins essayé de les lire et de les
comparer avant de se faire une opinion.
> L'analyse économique qu'elle soit marxiste ou libérale n'est pas une science.
Bien sûr que c'est une science!
Et si d'aucuns avouent être incapables de faire de l'économie de façon
scientifique, alors qu'ils aient l'honnêteté de se taire et de se garder
d'émettre des opinions quelconques en économie.
> Reprocher à une théorie adverse d'être une pseudo-science relève du même
> paradigme.
Allô? Reprocher à une pseudo-science d'être pseudo-science, c'est bien
la moindre des choses.
> Tu me déçois François-René, j'attendais de ta part une réponse
> raisonnée. Je découvre un idéologue aussi peu ouvert qu'un théologien
> léniniste.
Si tu ne sais pas faire la différence entre la religion et la science,
alors tu fais pitié. Remarque, ça ne m'étonne pas. Tout ce que tu sais
faire, c'est classifier les gens et les idées avec des étiquettes. Mais
tu es incapable de t'intéresser aux structures que décrivent ces
étiquettes; pour toi tout est plat et interchangeable, il n'y a que
classifications et associations. Or, c'est précisément la structure
logique des raisonnements, son ancrage dans la réalité, et la cohérence
qui en résulte, qui fait la force ou la faiblesse d'une théorie;
c'est le processus dynamique d'édification de cette structure, qui fait
d'une tradition une science ou une religion. Les étiquettes ne
t'apprendront rien, il faudra réfléchir, examiner les combinaisons,
explorer les raisonnements.
> La notion de services demande à être affinée car elle est utilisée à
> toutes les sauces.
La notion de service est parfaitement claire chez Bastiat et les
économistes libéraux subséquents. Il y aura toujours des imposteurs
pour déformer les mots de toutes les façons, mais avec de telles
considération, on n'ose plus utiliser aucun mot.
> Ainsi, un certain Lévy journaliste du journal
> Le Monde distingue [...]
Qu'est-ce que je m'en fout, de ce journaliste du monde.
Tu vas nous faire un catalogue de ce que disent les uns et les autres?
Mais ça n'a aucun intérêt, les catalogues. Pour l'opinion la plus débile,
je te trouverai une personne qui la tient pour sacrée, en cherchant bien.
Les opinions en soi n'ont AUCUN, je répète, AUCUN intérêt dans une
discussion. Seuls comptent les structures argumentatives. Ton Levy,
il a des arguments que tu veux nous exposer? Tu trouves son oeuvre
tellement marquante que tu recommandes de la lire, en donnant quelqu'URL
ou adresse spécise? Non? Alors qu'est-ce que tu nous bassines avec lui?
>> http://bastiat.org/fr/services.html
>> http://bastiat.org/fr/salaires.html
>
> Merci pour ces sites. J'y ai lu cette belle phrase :
> "Est-ce que chacun de nous ne porte pas dans son organisation,
> dans tout son être, ce moteur infatigable et illimité qu'on
> appelle le désir " que je partage pleinement.
Certes, tu partages ce constat. Mais par-delà tes convergences
et divergences d'opinions, qu'as-tu retenu de la structure argumentative
de F.B. ? [Sinon, le chapitre de_la_valeur.html est pertinent pour la
discussion précédente.]
> Pour le reste, il y a chez Bastiat comme chez Fourrier
> (Théorie des quatre mouvements) et comme chez
> Engels une idéologie des besoins, de la science. On reste dans un discours
> positiviste.
Encore sous ta plume des jolis mots complètement vides de sens.
On ferait aussi bien avec un générateur aléatoire.
[ François-René ÐVB Rideau | Reflection&Cybernethics | http://fare.tunes.org ]
[ TUNES project for a Free Reflective Computing System | http://tunes.org ]
Justice is not concerned with the results of the various transactions
but only with whether the transactions themselves are fair.
-- F.A. Hayek, "Law, Legislation and Liberty", I.6.j