[Membres] Le libre et le Millenium Round
Alain Barthe
barthe@magic.fr
Sat, 18 Dec 1999 16:32:01 +0000
Désolé, mais je ne peux pas laisser passer une chose pareille. Hors de
l'AFUL, je suis bien d'accord.
Francois-Rene Rideau a écrit :
>
> Désolé de mettre ça sur la liste de l'AFUL, mais vu que la teneur du message
> précédent, je n'ai pas pu m'en empêcher. Merci de suggérer un Followup-To:
> vers un forum adéquat, du genre de la liste cybernethique@tunes.org,
> voire même fr.soc.economie ou fr.soc.politique.
OK. Tes propos n'avaient effectivement rien à voir avec l'AFUL. Les
miens non plus.
> Remarques On-Topic:
> 1) arrêtez donc de dire tout et n'importe quoi sur le libre logiciel,
> et d'essayer de le récupérer au nom d'une idéologie quelconque.
Nous sommes d'accord. Il n'y a pas d'idéologie chez les ONG de Seattle
(puisque c'était d'elles qu'il était question). Ou plutôt un tel
agglomérat d'idéologies disparates que beaucoup peuvent s'y reconnaître
sans se compromettre, et qu'aucun courant politique ou secte ne peut les
récupérer. Le seul point commun de ces ONG, c'est le refus d'un certain
type de société. Le même genre de refus qui a fait naître et qui fait
vivre le logiciel libre.
> 3) pour ce qui en est plus précisément du libéralisme, faut arrêter de
> parler de ce qu'on ne connaît ni ne comprend, en anônnant des slogans
> issus de feuilles de chou gauchistes répétés au journal télévisé.
Tu as mal lu. Je me considère moi même comme un libéral. J'ai parlé
d'"ultra libéralisme". Voir plus loin.
> > dictature ultra libérale
> Contretest! Le mot "ultra-libéral" est un mot repoussoir inventé par les
> gauchistes qui n'osent plus dire du mal du "capitalisme" (autre mot inventé
> par des gauchistes). Il ne correspond aucunement à aucune doctrine ou
> tradition dont se réclame quiconque.
J'emploie le mot "ultra-libéral" dans un sens précis: celui
d'intégrisme, d'extrémisme libéral. On peut être libéral et anti
"ultra-libéral". Comme on peut être musulman et anti-intégriste, de
droite et antifasciste, corse et non violent, etc. Le procès Microsoft
montre que l'état d'un pays libéral peut encore lutter contre son cancer
ultra-libéral. C'est rassurant.
> Pour te retourner la pareille, je propose que dorénavant, avant de donner
> tes opinions, tu te présentes comme un infra-libéral (ou un ultra-pédant,
> au choix).
ON/OFF. Ultra-libéral/infra-libéral. 1/0. Attention à la pensée binaire,
on finit par ressembler à sa machine.
> L'intérêt particulier de grandes firmes, quoiqu'en disent les uns et les
> autres (les uns pour draper leur racket d'un voile de légitimité, les
> autres pour miner toute pensée économique sérieuse qui pourrait dévoiler
> la bassesse de leur démagogie), est tout sauf le libéralisme.
Nous sommes bien d'accord. C'est une perversion du libéralisme, c'est de
l'ultra-libéralisme.
>Le libéralisme,
> comme son nom l'indique, est pour un régime légal de liberté, et s'oppose à
> la "protection" par l'Etat de quelqu'intérêt privé que ce soit.
> Il s'oppose à la multiplication de ces protections, et à la "correction" du
> mal qu'elles créent par de nouvelles protections, qui ne mène qu'à une
> spirale de la spoliation généralisée de tous par tous (au profit des pires).
Là aussi, nous sommes d'accord. Il ne faut pas d'état dans les affaires
économiques. L'erreur, c'est de croire qu'il n'en faut plus du tout.
C'est le rôle de l'état, par exemple, de pénaliser une usine qui pollue,
ou une firme qui abuse d'une position dominante. C'est le rôle de l'état
de "protéger" les intérêts non pas privés, mais publics.
> Si tu veux savoir ce qu'est vraiment le libéralisme, avant de dire des
> bêtises, révise (ou plutôt, vise) tes classiques. Une page de départ est
> http://www.tunes.org/~fare/books/
> Tu pourras y trouver des liens vers des bibliothèques économiques contenant
> aussi bien des textes socialistes que libéraux, comme ça tu pourras voir la
> différence de style et de contenu, et faire un jugement a posteriori,
> au lieu de balancer tes préjugés d'ignorant.
Pédant ? Tu as dit pédant?
> Note que je ne t'en veux pas personnellement: le socialisme, à travers
> l'"éducation" nationale a corrompu l'esprit de la grande majorité des
> français, au point que seule une infine minorité d'autodidactes apprend
> quoique ce soit sur les principes de base d'économie politique.
> [Ce qui m'atterre, c'est que donner le droit de vote universel après avoir
> corrompu l'esprit du citoyen, c'est un peu comme demander à quelqu'un de
> conduire une voiture après lui avoir mis un bandeau sur les yeux.]
Ce discours couleur dégueulis a des relents idéologiques peu
ragoûtant...
> > mondialisé, humaniste, gardien de l'intérêt général,
> Là encore c'est du n'importe quoi.
"mondialisé, humaniste, gardien de l'intérêt général": je croyais que le
logiciel libre (pardon! le "libre logiciel", comme tu dis dans tes
"fora") était basé sur ces principes, visiblement niaiseux à tes yeux.
> > auquel les grandes firmes seraient asservies (et non l'inverse
> > comme actuellement)
> Tant que tu résonnes comme une cloche avec les sirènes socialistes,
> en termes de situation conflictuelle, de jeu à somme nulle, où l'un
> doit dominer l'autre, alors tu ne pourras aboutir qu'à une logique
> de spoliation, où chacun essaie de voler les autres, au bénéfice des
> plus méchants et des plus vicieux.
"Asservi" dans cette phrase signifie "être au service de", "être
contrôlé par". En tant que prestataire de service, je suis "asservi" à
mon client pendant la durée de ma mission. Je ne vois là dedans aucun
rapport de force, ni sirène, ni socialisme, ni situation conflictuelle,
ni logique de spoliation. Certains résonnent comme une cloche, d'autres
comme un parpaing.
--
Alain Barthe.
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